David Alabo - 'Acid Rain'

« ÊTRE OU NE PAS ÊTRE »: BLACKNESS ET SIGNIFICATION

Word Count: 3,347

by S. Alfonso Williams
Works in Translation

BEYOND THE HORIZON and ACID RAIN


by DAVID ALABO

Read this essay in the original English in Issue 005: DAZE.

« Black Lives Matter. » Nous devons être dans une simulation. Comment peut-on considérer cela comme un sujet de débat dans une société démocratique au XXIe siècle? Ce monde ne peut pas être réel. Quatorzième amendement Reloaded.

En tant que sujet Noir, il m’est extrêmement facile de questionner ma réalité. Les Noirs américains et l’ensemble de la diaspora ont tout remis en question, en ce qui concerne, le mouvement anti-Blackness virulent qui a balayé tous les recoins du globe. Les Noirs américains ont enduré l’anti-Blackness depuis la fondation de l’Amérique, la diaspora avec la traite transatlantique des esclaves et d’autres manifestations culturelles antérieures. L’absorption de la culture et du divertissement Noirs est toujours présente, mais, au fond, personne ne veut jamais être Noir : personne ne veut expérimenter directement les implications sociales de se voir refuser la subjectivité de base depuis la naissance, tout au long de la vie, jusqu’à la mort, et à travers les générations.

Black Lives Matter met en lumière un problème non seulement existentiel, mais également ontologique, au sujet de la nature de l’être, qui ronge le cœur de la conscience humaine, tel un biais corrosif inhérent. Calvin Warren formule joliment la question de la subjectivité Noire dans son livre Ontological Terror : « la déclaration présente une syntaxe difficile ou une accumulation de tensions et d’ambiguïtés au sein de son organisation : les Noirs peuvent-ils avoir une vie ? Que signifierait une telle vie dans un monde anti-noir ? »

Comment se fait-il que nous envisageons des voyages rémunérés sur Mars, que nous construisons des ordinateurs quantiques et que nous découvrons de nouvelles particules en physique, mais que nous ne pouvons parvenir à un consensus sur le fait que les sujets Noirs méritent un traitement juste et éthique, unilatéralement et sans réserve ? Elon Musk, Martin Giles et Lorenzo Capriotti, respectivement, abordent ces questions tandis que mes droits fondamentaux en tant qu’être humain sont encore discutables. Ces types de larges divergences de comportements alimentent mon inquisition de la réalité face au potentiel social et technologique de l’humanité.

Malgré des soulèvements contemporains, plus explosifs que d’habitude, une grande partie du monde est convaincue que les sujets Noirs ne méritent pas la civilité humaine et éthique. Pendant la Guerre civile, le Sud des États-Unis pensait que la civilité n’était pas une option pour le peuple Noir. La colonisation de l’Afrique et le dépouillement de ses ressources naturelles se poursuivent sous de nouvelles formes, évolutives. Là où des efforts de décolonisation surgissent, des sujets non-Noirs arrivent pour contester et protester. En effet, comme Warren le catégorise : « The Free Black Is Nothing. » Achille Mbembe défend cette option en reliant la Blackness à des signifiants, ou des concepts qui se substituent à d’autres, et à la nature arbitraire de la qualification insaisissable de la Blackness : « Nous soutenons l’idée selon laquelle ni la Blackness ni la race n’ont été fixées… Elles ont, au contraire, toujours appartenu à une chaîne de signifiants indéfinis. »

Mbembe se concentre sur la contradiction de la Blackness et de la race apposées sur le sujet Noir, tandis que la barre pour l’humanisation est toujours hors de portée. Le fait que les signifiants soient indéfinis permet au sujet non-Noir de continuer à changer les règles du jeu, ne permettant jamais ni l’égalité, ni la justice. Comment peut-on défier l’irréalité de l’anti-Blackness, valider la Blackness et les sujets Noirs, tout en leur rendant à tous deux justice, simultanément ? Les analyses utilisant l’esthétique linguistique et les catégorisations anti-Noirs s’avèrent utiles pour générer des solutions en problématisant la contradiction.

David Alabo - 'Beyond the Horizon'

Le premier mouvement visant à esquiver toute mon existence socialisée est d’aller au-delà de tout le champ de signification dans lequel j’ai été placé lorsque je suis venu au monde. Comment puis-je faire cela ? En le mettant en mots. Mais que fais-je vraiment ? Je fais une distinction entre celui qui parle et l’énoncé, qui sépare le sujet du langage pour démontrer qu’ils ne sont pas une seule et même chose.

Je déclare radicalement : je ne suis pas Noir.

Les gens me regardent et sont déconcertés par ma déclaration, parce que cela contredit ce qu’ils pensent savoir d’une déclaration véridique. Citons le tristement célèbre psychanalyste français Jacques Lacan : « un signifiant est ce qui représente un sujet pour un autre signifiant. » Entre mon énonciation de la déclaration et sa signification escomptée, il y a une multiplicité de significations potentielles faisant référence à des choses inattendues. J’ai compliqué la nature, non seulement entre le «je» qui est moi-même, et le « je » de l’énoncé, mais aussi entre mon identité personnelle et comment le concept de Blackness fonctionne selon la subjectivité comme il fonctionne dans l’ordre symbolique, en société.

Je m’approche d’un territoire farfelu où personne ne me prendra au sérieux, mais il y a une méthode à ma folie. Se dissocier du système sémiotique dans lequel je suis né signifie intégrer une asignification, un fonctionnement du signe, par opposition à l’identité du signe, dans mon cadre. Ceci est partiellement enrichi par la division des énoncés subjectifs. Gary Genosko définit l’asignification «dans son sens le plus général comme toute sémiotique qui se dissocie d’une manière ou d’une autre d’une composante de sens, ou considère que la signification est un irritant…» Notons l’ironie du mot «irritant» au sujet de «Noir» en tant que péjoratif catégorisant. Ce que Noir veut dire en tant que définition et comment il fonctionne syntaxiquement peuvent être séparés dans les domaines suivants : signification = identité, asignification = fonction. La signification concerne l’identité d’un signe et son référent empirique. Quand je dis « je ne suis pas Noir, » le composant signifiant extrait mon identité personnelle du contexte. L’asignification déplace l’attention du signe de l’identité vers sa fonction au sein de la structure opérante. Le composant asignifiant nie complètement toute association de Blackness de mon caractère signifiant. Non seulement je suis au-delà de la déclaration contextuelle, mais les associations négatives de la Blackness dans la société sont tout aussi inapplicables.

Inconsciemment (l’ironie est voulue), Lacan dialogue brièvement avec Marshall McLuhan dans ses Écrits notoires. Sur la base de la déclaration de Lacan, l’utilitarisme du « le médium est le message » de McLuhan met en évidence la nature du langage en ce qui concerne son usage esthétique dans l’expression de la connaissance et des actions. McLuhan lui-même insiste : « ar le “message” de tout média ou de toute technologie, c’est le changement d’échelle, de rythme ou de modèle qu’il provoque dans les affaires humaines. » Revenons à Lacan quand il dit « l’inconscient est structuré comme un langage, » la division identité-fonction déstabilise la force et la fiabilité du langage pour démontrer l’autonomie et l’agence de la déclaration en dehors du désir parlé du sujet. Si l’on ne peut recourir au langage pour énoncer clairement ce dont il parle, et encore moins pour parler de la nature du fait et de la vérité, alors le cogito cartésien qui structure notre monde commence à s’effondrer. La rupture entre les éléments d’une déclaration et la manière dont ces éléments forment collectivement une signification particulière devient si ambiguë qu’elle est presque inintelligible. Le langage, en tant que médium peu clair, génère le message de confusion. Dans « je ne suis pas Noir, » le « je » en tant qu’identité personne n’est pas clair, et le nom qualifiant « Noir » ne fait plus référence à quelque chose d’explicitement défini. « Je ne suis pas Noir » est obscur.

« Qu’est-ce que Noir ? »

Je vais plus loin encore en me demandant : « qu’est-ce qu’une classe ou un ensemble ? » L’Encyclopédie de philosophie de Stanford les décrit comme des « collections bien déterminées. » Poussons la question un peu plus loin : « qu’est-ce qu’une classe ou un ensemble de Noirs ? » Deux événements importants se produisent dans cette déclaration. Dans un cas, nous assistons aux phénomènes de métonymie au sein du langage où, comme le dit Koltán Kövecses, « nous usons d’une entité, ou d’une chose… pour indiquer, ou pour fournir un accès mental à une autre entité. » Dans un autre cas, les limites de la classification ont été atteintes en tant qu’extension du paradoxe de Russell. Le paradoxe de Russell décrit, en termes simplifiés, un ensemble qui est à la fois extérieur à lui-même et faisant partie de lui-même. Pour radicaliser davantage la question, je peux dire « qui est la plus Noire des personnes Noires ? » et témoigner des fruits de mon travail métonymique. La qualité descriptive d’un tel sujet ne peut être réalisée sans utiliser des mots avec des attributs affiliés. Le bœuf est la viande d’une vache dont le muscle maigre fournit de la nourriture pour le plaisir culinaire. Tous les mots de la phrase précédente concernent soit le corps de la vache, soit la préparation des aliments, soit le plaisir de manger de la nourriture. Des mots autres que Noir doivent être utilisés pour définir Noir, et ces mots ont également besoin d’une définition. Inévitablement, aucun mot ou concept ne peut être défini de manière absolue et concrète en soi, mais doit être décrit à travers, et en relation avec d’autres mots qui sont souvent déjà associés au concept. Les limitations arbitraires et artificielles résultant de l’interdépendance des signifiants et de leurs significations sont toujours fixées de manière pragmatique par le paradigme dominant, l’ordre symbolique. La personne Noire « la plus Noire » est impossible à connaître empiriquement parce que le fondement de ce qui constitue une personne Noire ne peut pas non plus être défini de manière absolue.

La réduction et la simplification sont une partie essentielle de l’ontologie humaine. Les gens ne peuvent pas non plus contrôler leur avenir depuis une perspective omnisciente, les laissant ouverts à la contingence, ce que d’autres nomment le destin. La complexité est impossible à engager sans qu’elle provoque une soumission cataleptique. La simplification profite à la subjectivité en permettant au monde d’être compréhensible au prix du sacrifice de données potentiellement importantes, de la même manière que les données musicales sont encodées par rapport aux débits binaires. Comment cela se rapporte-il à la sous-question “« qu’est-ce qu’une classe ou un ensemble de Noirs ? » En admettant que pour fixer une définition précise d’un mot, des limites arbitraires doivent être dessinées, il faut admettre également qu’une classe ou un ensemble basé sur la similitude de qualités entre ses éléments souffre du même complexe de simplification pragmatique mais réductrice. D’autres problèmes se posent lorsque l’on reconnaît que la classification à tout niveau est compromise par la subjectivité elle-même. Les phénomènes ne se simplifient pas pour les autres phénomènes : les signifiés ne se simplifient pas pour leurs signifiants associés. C’est un trait créé par la subjectivité, pour la conscience, pour faciliter son unique perspective sur le monde.

David Alabo - 'Acid Rain'

La réalité et le fantasme sont traditionnellement considérés comme étant indépendants. La réalité est fondée sur le monde matériel, et le fantasme implique les conceptions psychiques au-delà de la réalité. Cependant, l’interaction entre les deux peut provoquer un plaisir qui affecte le sujet négativement. Les gens fantasment souvent sur le partenaire parfait. Lorsqu’une relation est établie, ce fantasme peut continuer à fonctionner jusqu’à ce que le partenaire révèle, au fil du temps, son propre personnage, indépendant, détaché du fantasme. L’excitation initiale avant le déclin peut être considérée comme une forme de jouissance, où le sujet persiste à percevoir son partenaire de manière inauthentique, retardant l’inévitable vérité, d’après laquelle le partenaire est une personne complètement différente. La réalité et le fantasme sont modérés par cette jouissance qui excite le sujet, causée par ses propres désirs inconscients. Dans le cas de la stigmatisation raciale, la race sert de porte d’entrée au fantasme, pour le raciste et le racialisé.

Il y a cependant une jouissance négativement excessive, qui se produit en tant que conséquence du fait que le sujet simplifie sa réalité — le fantasme lui-même. Dès lors, le fantasme n’est plus seulement un événement mental, mais un mode de production qui maintient le sujet dans un état d’irréalité suspendu. Slavoj Žižek qualifie un fantasme de quelque chose qui « constitue notre désir » et « sert de médiateur entre la structure symbolique formelle et la positivité des objets que nous rencontrons dans la réalité. » Sheldon George poursuivra en théorisant les rôles que jouent la jouissance et le fantasme dans la conception américaine de la race : « dans la société américaine, je soutiens que cet objet a fantasmatique est souvent l’identité raciale, soutenant à la fois la différence et les fantasmes de l’être induisant la jouissance. »

Empruntant notre reconnaissance de l’hétérogénéité de la réalité, je postule que l’épistémologie de chaque sujet fonctionne sur la base du fantasme tout en étant ancrée dans une réalité matérielle partagée. Sur cette base, et sur l’impulsion requise pour que les sujets expriment leur être au monde, la réalité subjective peut devenir indépendante de la base sur laquelle elle est fondée. Avec cette indépendance, cependant, vient l’impératif éthique d’utiliser cette indépendance à bon escient.

Jean-Paul Sartre fait une remarque pertinente dans son remarquable L’Être et le Néant : « la conséquence essentielle… est que l’homme condamné à être libre porte le poids du monde entier sur ses épaules ; il est responsable du monde et de lui-même en tant que façon d’être. »

Complexifier ma Blackness est un impératif éthique, qui conduit à une contradiction épistémologique. Je suis simultanément à l’intérieur et à l’extérieur de la signification, j’incarne le paradoxe de Russell. Même si je dois fonctionner au sein de la race pour maintenir l’intégrité sociopolitique et institutionnelle, mon identité personnelle est jetée dans l’anonymat par la déclaration « e ne suis pas Noir. » Un objet sans nom est anonyme car il existe en dehors du langage. Exister au-delà du langage porte l’effet de la non-existence. Ceci est bénéfique pour ceux qui cherchent à échapper à l’identification pour une raison quelconque. L’anonymat permet au sujet de se soustraire aux paroles énoncées par l’autre, qui n’ont plus l’effet qu’elles avaient autrefois. Elles sont neutralisées avant de pouvoir devenir des armes.

L’indifférence à la couleur ne fonctionne pas en tant que pommade sociale car il laisse le sujet ouvert aux problèmes couverts par un discours racial souvent voilé. En même temps, la race ne peut devenir le discours dominant car, au-delà de son invalidité scientifique, les éléments qu’elle rassemble ont des liens complexes avec d’autres éléments, tels que le genre, le sexe, la classe et l’appartenance politique. Confronter correctement les problèmes de race en tant que concept implique de mettre en lumière les contradictions entre la façon dont les identités opèrent en son sein, et la façon dont ces identités se complexifient davantage par rapport à leurs rôles fonctionnels supposés.

Je ne suis pas Noir. J’existe à l’orée de l’identité et de la fonction sociale en tant que personne involontairement attachée à une généalogie épistémologique étendue, que beaucoup ont acceptée à contrecœur comme vérité, confondue avec le fait. Le fait est impersonnel, au-delà de toute perspective. La vérité est uniquement personnelle, enveloppée par la perspective. La vérité est ce qui permet à l’autre de me reterritorialiser dans un paradigme racial, malgré tous mes efforts pour échapper à son regard. C’est un jeu constant, fatiguant dès l’instant où il débute. Je manque d’énergie pour continuer, même si je n’ai d’autre choix que de le faire. Je dois montrer la possibilité de ce qui peut être.

Je suis Noir. George Floyd était Noir. Breonna Taylor était Noire. Je dois rester partiellement dans la signification pour eux, pour représenter, pour accomplir la mission que mes aïeux ont commencée. Ma liberté ne sera pas gaspillée, comme un déshonneur à l’encontre de ceux qui sont morts sur les bateaux, dans les rues et sous les bombes, de ne jamais avoir la vie que je vis. Leurs sacrifices forcés ne peuvent être un souvenir de vanité dans un traité expurgé et blanchi à la chaux. Je vais les représenter.

Je ne suis pas Noir.

Mais je dois l’être.


Capriotti, Lorenzo, and Harry Cliff. “CERN: physicists report the discovery of unique new particle.’ Phys.org, 9 July 2020, https://phys.org/news/2020-07-cern-physicists-discovery-unique-particle.html.

“Elon Musk makes getting humans to Mars his top priority – here’s how he wants to do it.” Sky News, 9 June 2020, https://news.sky.com/story/elon-musk-makes-getting-humans-to-mars-his-top-priority-heres-how-he-wants-to-do-it-12003380.

Kövecses, Zoltán. Metaphor: A Practical Introduction. Oxford, 2002.

Genosko, Gary. Critical Semiotics: Theory, from Information to Affect. Bloomsbury, 2016.

George, Sheldon. Trauma and Race: A Lacanian Study of African American Racial Identity. Baylor UP, 2016.

Giles, Martin. “Explainer: What is a quantum computer?” MIT Technology Review, 29 Jan. 2019, https://www.technologyreview.com/2019/01/29/66141/what-is-quantum-computing/.

Lacan, Jacques. Écrits: The First Complete Edition in English. Translated by Bruce Fink, Norton, 2006.

—. The Seminar of Jacques Lacan Book XI: The Four Fundamental Concepts of Psychoanalysis. Edited by Jacques-Alain Miller, translated by Alan Sheridan, Norton, 1998.

Mbembe, Achille. Critique of Black Reason. Duke, 2017.

McLuhan, Marshall. Understanding Media: The Extensions of Man. Gingko Press, 2003.

“Russell’s Paradox.” Stanford Encyclopedia of Philosophy, 9 Oct. 2016, https://plato.stanford.edu/entries/russell-paradox/.

Sartre, Jean-Paul. Being and Nothingness: A Phenomenological Essay on Ontology. Translated by Hazel E. Barnes, Washington Square Press, 1984.

“Set Theory.” Stanford Encyclopedia of Philosophy, 12 Feb. 2019, https://plato.stanford.edu/entries/set-theory/.

Žižek, Slavoj. The Plague of Fantasies. Verso, 2008.


S. ALFONSO WILLIAMS writer

S. Alfonso Williams is an independent researcher based out of Cleveland, OH. His areas of interest include aesthetics, psychoanalysis, philosophy, media ecology, and general theory. Influential thinkers include Jacques Lacan, Sartre & De Beauvoir, Deleuze & Guattari, Baudrillard, Graham Harman, and Frantz Fanon. Alfonso received his Bachelor’s in Art History/Sociology from Case Western Reserve University in 2008.

MATHILDE RAMADIER translator

Mathilde Ramadier is a French writer of non-fiction essays and graphic novels (among others Sartre, a graphic biography, ed. NBM, NY) living between Berlin and Southern France. She studied philosophy at the École Normale Supérieure in Paris and is currently finishing a master’s degree in Psychoanalysis at the University of Montpellier.

DAVID ALABO artist

David Alabo is a Ghanaian-Moroccan artist whose works could be described as a fusion of afrofuturism & surrealism. Alabo’s imagery serves as a meditation rather than an escape, as he provides a visual language that is not only surreal but healing. A kaleidoscopic rendering of Africanism through juxtapositions of African tropes and imaginaries, with a chromatic, shiny quality, that he describes as “reflective points,” in both metaphorical and literal terms.

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